Entretien avec Pontus de MIASMAL et MARTYRDOD

 

Dans tout ce revival Swedeath, il est clair que MIASMAL est le groupe qui m'a le plus marqué.Ils ressassent une vieille recette, sans prétention, mais le résultat est vraiment énorme. Ils ont en sortit leur 1er album en 2011 (un poil décevantn je le répète, pour ceux qui n'ont pas lu ma chronique), c'était donc le moment idéal pour leur poser quelques questions. C'est Pontus, le maître a penser et principal compositeur du groupe qui s'y est collé ! L'occasion pour moi de le questionner un peu sur son autre groupe, MARTYRDOD. (Novembre 2011)

Salut Pontus. Quoi de neuf en Suède ? Quelle sont les dernières infos concernant MIASMAL ?

Salut ! On s’apprête à partir en tournée en Suède avec MAIM et VANHELGD au mois de décembre. Sinon, quelques concerts jusqu’à ce qu’on embarque pour une nouvelle tournée Européenne de quelques semaines, prévue au mois de mai. Ça devrait être fun.

Bien, si t’es d’accord, on va un peu creuser l’histoire de groupe, qui est courte mais bien putride ! Le groupe a été formé en 2007 et je voulais juste savoir quel était votre but à cette époque ? S’amuser en répète ? Enregistrer des disques ? Partir en tournée ?

Quand on a formé le groupe, c’était juste histoire de prendre du bon temps. J’ai écrit un morceau avant notre 1ere répète, histoire d’essayer et on s’est vraiment tous éclatés alors on a continué jusqu’à ce qu’on est assez de matos pour enregistrer 4 chansons. On n’avait même pas de nom quand on a enregistré ça et c’était avant tout pour nous au début. J’imagine que le groupe a commencé à grandir à partir de ce moment, avec des labels intéressés, une sortie vinyle, etc. Pour finalement faire des concerts et des tournées.

Vos 3 sorties (demo, EP puis album) sont réellement bonnes et votre style est plutôt reconnaissable, entre D-beat/Crust et Swedeath je dirai. Quand vous avez formé le groupe, vous avez réfléchit à une orientation musicale ou c’est venu tout naturellement ? Peut être que vous avez des vieilles gloires comme modèle ?

C’est venu naturellement. On écoutait le morceau d’ouverture de Left Hand Path et on pensait que ça serait cool de monter un groupe qui sonne tout le temps comme cette chanson haha ! Bon au final notre son est un peu plus varié mais c’était réellement l’idée de départ.

En parlant des influences punk de la scène Suédoise ! Quand j’écoute des vieux groupes comme GOD MACABRE, NIHILIST, INTERMENT, ça me semble carrément évident qu’ils ont été influencés par des groupes comme DISCHARGE, DOOM ou ANTI-CIMEX. Quel est ton avis ? De quel vieux groupe vous vous sentez le plus proche, musicalement parlant ?

C’est clair qu’il y a un lien ! Je pense qu’ENTOMBED a bien plus à voir avec ANTI-CIMEX qu’avec un groupe de techno-death. J’essai pas vraiment de comparer MIASMAL à d’autres groupes, mais j’imagine que nos influences sont plutôt évidentes. Pour être plus clair, on aime autant la lourdeur dévastatrice et le songwriting d’ENTOMBED sur Left Hand Path que la saleté et la crasse présente sur Mental Funeral d’AUTOPSY.

Votre première démo K7  sortie chez DETEST Records a été rapidement épuisée et des tonnes de bonnes chroniques ont été écrites un peu partout. Est-ce que vous vous attendiez à un truc pareil ? Comment vous avez réagit ? Est-ce que d’une certaine façon, tout ça vous a mis sous pression pour les enregistrements suivants ?

Quand on a enregistré la démo, on avait même pas de nom !!! On la juste enregistrée, pour l’écouter en buvant un coup et se dire que c’était avant cool pour nous-mêmes. On avait bien une idée de la qualité de la démo mais les retours qu’on a eu quand on l’a sortie partout pour de bon ont bien sûr dépassés toutes nos attentes.

Je dirais que je me sens un peu sous pression quand je compose et j’enregistre mais généralement ça me réussit plutôt pas mal. J’ajouterai que tous ces bons retours ont joués un rôle dans le fait que MIASMAL soit devenu un « vrai » groupe et non plus un projet ; au moins en ce qui concerne les performances live. Si personne ne nous aimait, je ne ressentirai pas le besoin de monter sur scène !

Tout ça m’amène à te parler de la « spéculation » qui a entouré votre démo. Pour moi, une démo K7 est sensée rester sur K7 et pas ressortir en CD, puis en 12 pouces, etc… Je trouve que de nos jours c’est de plus en plus commun de voir une (bonne) démo sortir en 3 formats différents, souvent limités, ce qui encourage le culte de l’objet, les enchères sur Ebay… Quel est ton avis sur ce sujet et sur tout le cirque qui a suivit la sortie de votre démo ?

Quand on a enregistré ces 4 titres, on ne les voyait pas vraiment finir sur une démo. C’est juste notre 1^er enregistrement. Je n’ai pas vraiment était impliqué dans tous ces divers pressages. Personnellement, tout ce que je veux c’est que notre musique soit disponible en quantité et sur le plus de formats possible. Les sorties limitées ça ne m’intéresse pas, c’est plutôt un truc de label.

En parlant de DETEST records (qui est un bon label qui supporte le sang frais au lieu de déterrer les vieilles carcasses) ; Jerry est derrière vous depuis le début et à sortit tous vos enregistrements jusqu’à présent. Quelle est votre opinion sur son travail ? Ça comble vos attentes ? Est-ce que vous avez signé un deal ou truc du style ? Vous vous voyez toujours chez DETEST dans le futur ?

On doit vraiment beaucoup à Jerry qui a pas mal fait circuler notre nom à nos débuts. Lui et nos autres labels ont fait un super job jusqu’à maintenant et j’espère que notre collaboration continuera en ce sens. Et sinon on a signé aucun papiers.

   
J’ai vraiment usé la bande de votre démo mais quand j’ai écouté votre EP pour la 1ere fois, wahouuu, j’ai vraiment trouvé ça un cran au dessus ! 2 morceaux ultra efficaces. Je voulais savoir si vous étiez du genre à réfléchir entre vous pour trouver de nouvelles idées, améliorer votre son ou tout se fait naturellement ?

Sérieusement, on n’essaye de pas trop penser  à tout ça donc que je dirai c’est un processus naturel. Mais j’ajouterai que changer notre son ou trop progresser irait à l’encontre de l’idée de base de MIASMAL.

Pontus, je sais que tu es le compositeur principal dans MIASMA alors dit nous comment tu composes. T’es du genre à griffonner des riffs sur une feuille ou plutôt du genre à t’enregistrer sur ton PC ?

J’ai plutôt tendance à bosser sur mon ordinateur, ma guitare branchée dans ma carte son, comme ça, dès que j’ai une idée, c’est plus facile de maquetter un nouveau morceau avec des parties de batterie et tout ça. J’aime quand tout est prêt avant d’essayer en répète. Et les paroles viennent après, généralement je les écris quelques semaines avant l’enregistrement.

Tu as enregistré tout le matos du groupe jusqu’à présent. C’est un choix ou une nécessité ? (Financièrement parlant). Est-ce que c’est important pour toi d’avoir un contrôle complet de ta musique, du début à la fin ?

C’est fun et relax de bosser comme ça. Tu peux bosser sur les enregistrements quand tu veux, à la maison, pendant la nuit, au lieu de louer un studio et travailler pendant des heures. Maintenant que j’ai goûté au fait de bosser à mon rythme, ça me stresserai vraiment d’aller en studio. Sinon, l’argent investit dans mon home studio est probablement du même niveau qu’une session dans un studio pas cher. Donc je dirai que c’est définitivement un choix.

A quoi ressemble le Record Machine ? Des lampes et des bandes ? Protools sur un ordinateur ?

C’est Cubase sur mon portable que je trimballe dans le bus qui me conduit de chez moi jusqu’à notre salle de répète. Dernièrement, j’ai juste enregistré les guitares et la basse dans ma chambre pour les écouter ensuite à travers les enceintes de notre local. C’est là que tu te concentres sur la performance puis une fois que c’est bon, sur le son en lui-même. C’est un studio digital, mais que je pense qu’avec les logiciels sophistiqués qu’on a aujourd’hui , tu peux te faire des très bons enregistrements sans payer des milles et des cents pour un studio tout analogique. Mais qu’on se le dise, je suis un hardant défenseur de l’analogique.

Je dois t’avouer que j’ai été un petit peu déçu par la production de votre album. Ça sonne vraiment très grave et étouffé je trouve. Je suis le seul dans ce cas ou vous avez eu d’autres retours « négatifs » ? Mais bon, j’imagine que c’est le choix du groupe ! Des explications à fournir ?

Yep, c’est un choix pour sûr. J’ai laissé les chansons guider la production et je voulais que ça sonne obscure et sale. A l’opposée des prods metal de nos jours, si propres. Quelques personnes ont exprimés un avis semblable au tien et d’autres ont trouvé le son mortel et en adéquation avec la musique. J’imagine que ce n’est pas un disque que tu peux écouter sur des enceintes de PC gavées de basse. (Je te rassure, je n’écoute jamais de musique sur mon PC…- Ed) Aussi, la version vinyle sonne d’enfer !

Parle nous un peu de votre tournée du moi de Mai 2011 aux USA ! C’était une tournée DIY avec des house show et des trucs à l’arrache ou alors tout ça s’est déroulé de façon plus « pro » ? Des souvenirs marrants à partager ?

C’était super. On a pris du bon temps, rencontrer plein de gens sympa et jouer pas mal de bons concerts. Un gros merci à Timmy qui a organisé tout ça pour nous. C’était principalement des shows DIY mais on a aussi joué à des festivals comme le  Maryland Death Fest et le Chaos in Tejas. On a joué dans des maisons mais surtout dans des clubs. Beaucoup d’histoires à raconter, mais la plus folle est sans conteste celle où on s’est retrouvé dans une grosse maison de Beverly Hills, à quelques rues de chez Brad Pitt alors que quelques heures avant on jouait dans South Central (Los Angeles) où on a entendu des coups de feu quelques pâtés de maison plus loin. C’était un peu la nuit des extrêmes !

Depuis 5 ans, il y a une grosse vague de groupes jouant tous du Death Metal à tendance vieille école, et ce, aux 4 coins du globe. Et puis il y a aussi toutes ces exhumations de vieilles légendes. Alors, est ce que t’es plutôt jeunes pouces ou vieilles gloires ? Cite moi 3 nouveaux groupes qui te plaisent ! Est-ce que tu penses que c’est un effet de mode et qu’en 2016, on sera à nouveau inonder de techno trigger gruik Deathcore ?

Je dois dire que je suis très mauvais question nouveautés. Généralement, j’ai quelques années de retard. Il y a juste trop de musique partout ! MAIM et VANHELGD sont 2 putains de groupes avec qui on a joué et sympathisé et je les soutient à fond ! On a aussi fait quelques chouettes concerts avec MORBUS CHRON il y a un bail et j’espère qu’ils nous rejoindront sur notre prochain tournée suédoise, prévue pour décembre, on verra bien. Tout est une question de cycles, alors je suis sûr que les « D-drums » seront le truc le plus cool du metal dans quelques années !

Parlons un peu de vos textes. Ca tourne autour de l’apocalypse, des sentiments sombres, de ce monde de fou. Je ne suis pas la personne la plus optimiste au monde, donc je pense vraiment qu’il n’y a pas vraiment de solution pour améliorer tout ça, que ce soit d’un point de vu écologique, social ou autre chose… L’humanité est trop malade. Ton avis sur la question ? Est-ce qu’il y a un événement récent qui t’a donné envie de prendre ton crayon ?

Je suis plutôt d’accord, je ne vois pas trop d’espoir. Tous les signes pointent vers la même direction. Mais bon, je ne veux pas être alarmiste non plus. C’est rare que je sois influencé par un événement, c’est généralement un sentiment global du monde d’aujourd’hui. Je ressens quelques vibrations à la « 1984 » (livre écrit par George Orwell - Ed) pour être honnête.

L’artwork de votre album est réellement super. Est-ce que vous avez envoyé quelques recommandations, une ligne directive à Viral Graphics ou ils avaient un contrôle total ? Est-ce que vous préférez que les gens se fassent leur propre opinion ou il y a une explication concrète à ce visuel ?

Ça était super de bosser à Viral Graphics. On a juste envoyé quelques e-mails ça et là à propos de la direction à prendre. Le processus a été fun et créatif, donc le résultat est super. Donc je dirai qu’on a ramené quelques idées de base par rapport au feeling général qu’on voulait, et Viral on créé le reste.

Pas d’explications à fournir, le visuel accompagne la musique et les paroles.

Pontus, tu joues aussi de la guitare dans MARTYRDÖD, un putain de groupe de crustcore avec une petite touche épique et plein de mélodies sombres. Des news depuis la sortie de Sekt ?

On a fait 9 dates en été sur la côte Ouest des USA tout de suite après que je sois rentré de tournée avec MIASMAL. C’était notre première fois là bas en dépit du fait qu’on existe depuis 10 ans. De chouettes moments ! On va retourner au Studio Fredman (ou on a enregistré In extremes en Janvier) pour notre nouveau disque qui sortira sur SOUTHERN LORD.

Est-ce que tu es autant impliqué dans le processus d’écriture ? J’ai l’impression que faire de la musique semble vital pour toi ! Juste ? Où tu trouves le temps nécessaire pour jouer dans 3 groupes haha ?

Non, dans MARTYRDÖD, c’est Micke, le guitariste/chanteur qui écrit tout le matériel. Je trouve ça fun d’approcher des morceaux d’un point de vue extérieur, et de se les approprier à fond ! La musique a toujours était important pour moi et d’une certaine façon, me maintient à flot ! C’est juste une question de priorité mais j’imagine que si j’avais des enfants et autres, ça serait dur de combiner 3 groupes, un job à temps plein, etc. Mais personne dans AGRIMONIA (son 3ème groupe - Ed) ou MIASMAL n’a d’enfants, donc ça tourne bien jusqu’à maintenant !

MARTYRDÖD joue du crust/punk, du côté obscure de la force ! Pour moi, c’est au moins aussi sombre que MIASMAL. Qu’est ce qui vous influence dans ce groupe ? (Groupes, films, livres)

Comme je l’ai dit plus haut, c’est Micke qui est responsable de l’écriture, donc je préfère passer cette question.

Aussi, ça montre à ceux qui en doutait, que les ténèbres peuvent être injectés dans n’importe quel style de musique. Est-ce que t’es ouvert d’esprit musicalement et/ou t’as besoin que ce soit sombre, noir, pour apprécier ?

Je suis très ouvert. J’écoute toutes sortes de musiques. Mais bon, quand c’est de la musique où je suis impliqué, il faut qu’il y ait un côté dark ! C’est très différent quand tu prends le problème dans ce sens ! J’aime ACDC et les RAMONES, mais je ne pourrai jamais jouer ce genre de musique en étant intègre !

Les paroles de Sekt sont vraiment anticléricale, mais vu d’une façon politique et pas blasphématoire. Votre position est clairement contre l’homophobie et le sexisme. Ce dernier est très (trop ?) souvent présent dans le metal, avec des « petites chattes » en veux tu, en voilà… Je peux laisser passer mais des fois ça me fout vraiment hors de moi. Qu’est ce que tu en penses ?

Je ne vois pas l’intérêt de rabaisser des personnes… Durant mon existence, j’ai du faire face à pas mal de préjugés, à des connards violents et j’ai toujours perçu ces personnes comme perdues, tristes. Je préfère concentrer mon énergie sur d’autres choses plutôt que railler des gens pour leur orientation sexuelle ou leur sexe.

Est-ce que tu dirai que, d’un point de vue éthique, MIASMAL et MARTYRDÖD font la paire ou alors tu est plus « souple » concernant MIASMAL ?

Mon éthique est la même peu importe dans lequel des groupes je joue, donc non, je peux pas dire que ça diffère. Je suis clairement en accord avec les écrits de Micke mais j’imagine que j’ai plus tendance à écrire de façon abstraite avec MIASMAL. Je veux que mes paroles soient ouvertes à l’interprétation. Quand j’avais dix ans et que j’écoutais METALLICA, je comprenais pas vraiment le sujet mais je me construisais mes propres idées, et peut être que ça a un rapport avec ma façon d’écrire aujourd’hui haha.

Quelques battles à la con pour finir :

-     Tompa dans SKITSYSTEM ou dans GROTESQUE ? J’ai jamais vraiment écouté GROTESQUE alors…

-         VICTIMS ou SAYYADINA ? VICTIMS tue en concert !

-         TOTALITÄR ou ANTI-CIMEX ? Ca dépend de mon humeur !

OK Pontus, merci de m’avoir accorder de ton temps et bonne continuation avec tous tes projets ! Cheers !

Merci à toi surtout, bye !

www.miasmal.net
myspace.com/martyrdod

MIASMAL - s/t CD [Dark Descent] 2011

Dire que j'attendais ce 1er album de pied ferme est peu dire. En effet, après une démo et un 45 tours qui m'avaient laissé sans voix (tous les 2 produits par DETEST records), j'ai prié pour que le premier full length des Suédois amateurs de Death Metal à tendance d-beat soit au moins aussi LOURD ! Et le résultat est juste... vraiment bon?! Ouais, "juste vraiment bon", est pas aussi dingue que ce que j'en attendais!

Premièrement, la production est vraiment loin d'être folichonne. Suis-je en droit de demander pourquoi ils ont changé leur recette ? Le son sur leurs précédentes sorties était vraiment top, pas trop compressé, mais ici, ça sonne vraiment trop bas, étouffé et j'irai même jusqu'à dire saturé sur certains titres... Un peu déstabilisant... Mais bon, une mauvaise production n'a jamais tué de bonnes compos non ? Sauf que dans ce secteur aussi certains trucs m'ont saoulés... Ils jouent toujours du putain de Swedeath avec cette bonne dose de crust mais cette fois je trouve que les parties de d-beat sont prédominantes et avec ces longs morceaux, c'est un petit peu ennuyeux! Cependant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, il y a toujours une tonne de riffs qui déglinguent comme sur We will live forever ou Toxic Breed, pas mal de mélodies cryptiques aussi et faut avouer que je suis un d-beat addict, donc cet album reste très plaisant à écouter mais n'efface pas ma petite déception. Peut être que le long format n'est pas fait pour MIASMAL ?

Toujours est il que dans cette vague "rétro Sunlight", MIASMAL restent les meilleurs, et de loin !!!

www.miasmal.net

www.detestrecords.com (pour la version vinyle)

www.darkdescentrecords.com (pour la version CD)

Entretien avec Joël de RESISTANCE

J'avais déjà interviewé cet excellent groupe de Heavy/Thrash dans le 1er numéro de mon zine (interview bientôt disponible ici même) et j'ai décidé de remettre le couvert suite à la sortie de leur 2eme album, A Tale of Decadence. Un disque qui met en évidence les qualités de composition et l'originalité du combo Alsacien après un premier opus efficace mais beaucoup moins homogène. Cette fois ci, c'est Joêl, le guitariste, qui s'est collé aux réponses et ça tourne évidemment beaucoup autour de son instrument fétiche, de ses influences. Bonne lecture.

Salut Joël ! Qu’est-ce que tu écoutes de beau ces jours ci ?

Salut Julien ! Les derniers disques que j’ai écouté sont Ape uprising de SLOUGH FEG,

The music of erich zann de MEKONG DELTA, et Blue print de RORY GALLAGHER…

Comment et quand as-tu découvert le Hard/Metal ? Ca t’a accroché tout de suite ou non ? T’écoutais d’autres trucs à cette époque ?

J’ai découvert le Hard en 1994 avec l’album Youthanasia de MEGADETH, à l’âge de 14 ans, lors d’un voyage scolaire en Angleterre : j’avais un peu d’argent de poche à claquer, un pote m’a conseillé ce disque et ça m’a tout de suite plus : la grosse gratte, la voix de Dave Mustaine. A l’époque je n’avais quasiment aucune culture rock, j’écoutai principalement RENAUD et un peu de variété…Peu de gens dans mon entourage (famille ou potes) écoutait du rock ou du metal, ça a été une putain de révélation comme on dit !

Comment es tu venu à la guitare ? Et pourquoi cet instrument et pas la basse ou la batterie ?

Tu as pris des cours ou t’es autodidacte ?

Mon frangin avait à l’époque une guitare classique. Un pote m’a montré deux trois riffs et voila ! J’ai pris 3 ans de cours et je continue depuis en autodidacte.

Parlons un peu de ton groupe, RESISTANCE. Votre album est sortit l’année dernière et la progression est assez extraordinaire par rapport à votre 1^er LP, je le trouve beaucoup plus personnel et disons, « fouillé ».

Vu que c’est un concept album où les textes prennent une importance considérable, comment vous avez abordé la composition de ce second disque ?

L’idée du concept album, le choix de l’histoire et l’écriture des textes a été entièrement gérée par Nathaniel. Pour la musique, la plupart des idées viennent de moi mais, contrairement au premier album ou j’avais pratiquement tout composé seul, il y a eu un gros travail commun pour les structures et les arrangements.

C’est l’alchimie complète entre vous 4, tout le monde tirant dans la même direction ou alors vous avez des débats animés et tentez toujours d’aboutir à un consensus ? Combien de temps cela vous a pris pour composer A Tale of Decadence?

En fait, on essaie d’être assez libres. On n’a pas de limite particulière par rapport à un style ou un autre : si c’est bon, si ça thrash, si ça groove, on prend, sinon on jette. Les débats étaient plus centrés sur les structures des morceaux dont les riffs étaient déjà validés plutôt que sur la direction musicale à prendre.

On a mis plus de 2 ans pour composer A tale of decadence! Tout de suite après Bang your fucking skull! des idées nouvelles sont apparues, mais le batteur de l’époque est parti. Il y a eu toute une période où on a peu écrit, Marti nous aidait juste pour les concerts, la situation était un peu instable…pour se stabiliser quand Marti à rejoint le groupe en tant que membre à part entière. Après on a pris beaucoup de temps pour fignoler les morceaux, on avait le sentiment d’avoir quelque chose de correct entre les mains, mais on pouvait  encore l’améliorer. On a souvent passé plusieurs répètes complètes sur un morceau pour au final le recommencer à zéro, textes y compris .On en a chié pas mal, mais on est satisfait du résultat.

J’ai trouvé que la musique se suffisait à elle-même, quelle raconte également une histoire, avec des atmosphères, des riffs qui reviennent souvent pendant l’écoute, une vraie homogénéité ! C’est voulu j’imagine ?

Oui et non ! Quant on a décidé de faire un concept album on s’est dit que se serait l’occasion de faire revenir un thème plusieurs fois, ou de reprendre un riff sur un autre morceau. On voulait vraiment créer une homogénéité comme tu dis, une unité pour donner une identité à l’album. C’était marrant de  jouer avec nos riffs, de les ralentir, les transposer, les changer un peu…C’est d’ailleurs comme ça qu’on a écrit la version définitive de Bloody Nun : en fait ce morceau est une succession de variations du premier riff en trois grandes parties. La première annonce le riff et ses premières variations. Dans la deuxième partie, on double le tempo, on place un solo. Et la troisième partie propose des variations sur un rythme ternaire. C’était pas du tout prévu au départ, beaucoup de choses se sont faites comme ça, un peu par hasard, alors que d’autres étaient réfléchies comme par exemple de terminer l’album avec le thème du premier morceau The preach.

Est-ce que les riffs te viennent naturellement ou alors t’es plutôt du genre à fouiller sans cesse pour trouver le bon feeling, la couleur recherchée ?

Encore une fois, c’est un peu les deux ! Bizarrement le plus souvent quand je bosse des heures pour utiliser une gamme ou une idée spécifique rien de bon ne sort et c’est quand je m’y attends le moins que je ponds les meilleurs riffs !

Comment s’est passé le studio ? Ca a été une vraie souffrance avec des prises à faire, et à refaire ? Raconte-nous un peu.

En studio le plus dur, c’est d’attendre, tu passe 10% du temps à jouer et 90% à tourner en rond ! Surtout en tant que guitariste, il y d’abord la batterie puis la basse et enfin la guitare, et la bonjour : il faut enregistrer la guitare rythmique (bien que certaines pistes aient été conservées des sessions d’enregistrements de la batterie), puis la réenregistrer une deuxième fois. Là vient le chant (il faut encore attendre, de plus sans picoler !) Puis les solos, les arrangements, les sons clairs…etc.

Qu’est ce que tu préfères : Le live ? Le studio ? Les répètes ?

Le live ! En concert je suis comme en transe. Headbanger avec la musique à fond, les potes, la bière : c’est de l’adrénaline pure ! En 40 minutes j’oublie tout le reste et je me fais plaisir !

En studio t’es tout seul et en répète on est quatre, mais en live on est au moins 18, y a pas photo!  

Est-ce que votre groupe est voué à rester ancré dans le Heavy Metal ? Sur ce 2eme album, vous avez pris des risques en incluant des instruments qui sont originaux pour du HM (gadulka, orgue Hammond), et on sent quand même une influence seventies par ci par là. C’est votre touche perso ? Celle qui vous évité d’être « un énième groupe » ?

Comme je t’ai dit avant, on essaie d’être libre et ouvert à toute bonne idée. C’est le cas dans la composition, mais aussi dans la musique qu’on écoute et qui nous influence. Cette touche perso se fait inconsciemment. Est-ce qu’on restera ancré dans le Heavy Metal ? Si c’est le Heavy des 5 derniers albums de GRAVE DIGGER, qui est toujours le même, non. Si c’est le Heavy  à la fois traditionnel et audacieux, de MANILLA ROAD, JIMI HENDRIX, HAMMER OF MISFORTUNE, BLOOD CEREMONY  ou le premier SAXON, oui !

Déjà une idée de la direction à prendre pour vos futurs enregistrements ?

On prévoit d’enregistrer un mini-album de quatre morceaux.L’idée de base est que chaque membre du groupe compose un morceau. Après, bien sûr, on fignole ensemble. On a d’ailleurs déjà abandonné et recommencé plusieurs pistes. Mais d’autres meilleures arrivent !

Tu es le seul guitariste dans RESISTANCE. Est-ce que cela a un impact sur ta façon de jouer et de composer ? Tu ressens plus de responsabilités ? Ou au contraire un manque niveau « impact sonore » ?

On a préféré cette formule à une guitare, car comme ça chaque membre du groupe a une importance particulière, spécialement la basse, qui dans bon nombre de groupe de Metal est bien planqué derrière deux guitares qui font d’ailleurs souvent la même chose ! (ce n’est pas le cas de tout les groupes PAGAN ALTAR ou SLOUGH FEG par exemple qui exploitent énormément les possibilités du jeu à deux guitares). On a fonctionné comme ça depuis notre démo, je ne ressens pas de pression particulière par rapport à ça, c’est même plus facile en live, je suis plus libre de faire des variantes ou d’improviser un peu. C’est plus vivant. (Je peux aussi plus facilement masquer mes pains et fluctuations rythmiques). Pour l’impact sonore : pendant les solos Florian mais la disto sur sa basse donc on n’a pas de baisse de régime, et le reste du temps on est tous les quatre au même degré d’importance. C’est plus frais comme ça.

Bon faut dire que vous avez la chance d’avoir un sacré bassiste également dans le groupe, un mec qui fait chanter sa basse comme les groupes le faisaient dans les glorieuses 70s et 80s. J’imagine que ça aide à se sentir à l’aise quand on construit des mélodies et des solos ?

Je lui fais régulièrement l’amour pour le remercier d’être aussi bon !

Vu qu’on a qu’une gratte, on essaie au maximum de jouer des notes différentes à la basse et à la guitare. Florian amène non seulement ses propres idées, sa personnalité, mais il travaille aussi beaucoup sur le son de sa basse .Ca fait partie de l’originalité de RESISTANCE.

D’ailleurs je me dis souvent que les mecs dans les 70s/80s, c’était quasi tous des putains de zicos, avec un vrai talent de composition, un feeling, sans parler de leur technique, des « guitar heros » quoi (je parle pas de shredders...) Depuis les années 2000, c’est une espèce en voie de disparition non ?

Comme tu dis, aujourd’hui tu as un nombre incroyable de super techniciens mais qui sont chiants à mourir, sans aucun feeling. Une fois de plus c’est la quantité au dépend de la qualité ! Ca manque de sueur, de passion…

Justement, t’es du genre à bosser ton instrument tous les jours, à faire des gammes ou alors t’es plus cool ?

En temps normal (ce qui n’est pratiquement jamais le cas), j’essai de jouer une demi-heure par jour, histoire de ne pas perdre la main. J’ai des connaissances de base en solfège, que j’utilise pour composer et je m’intéresse à la théorie pour diversifier les compos, mais je ne cours pas après la technicité.

Niveau technique/feeling, est ce que tu te sens limité pour jouer ce que t’as envie ?

J’adore CORONER, FORBBIDEN  et MEKONG DELTA, je bosse des fois leurs morceaux pour me donner des challenges, pour progresser, et même si je n’atteins pas leur niveau technique, cet exercice influence mon jeu.     

Quelles sont tes influences niveau 6 cordes ? Peux-tu nous citer tes 5 guitaristes favoris et nous expliquer ton choix ?

-1) RORY GALLAGHER :

Rory est mon guitariste favori. En premier lieu pour son feeling. Il est très bon techniquement mais il n’en fait pas des montagnes, il recherche toujours la note juste, celle qui fait vibrer ! Il se met respectueusement au service de la musique. Il est polyvalent, il joue aussi bien en électrique, en son clair, en acoustique, en open tunings, au bottleneck, aux doigts, il s’accompagne aussi à l’harmonica et joue du saxophone et de la mandoline !

2) HANK SHERMANN

Il a écrit pour MERCYFUL FATE des riffs et des solos magnifiques. Le côté spontané, un peu punk et super efficace de ses rythmiques me font toujours headbanger. Dans ses solos il ne joue jamais la note qu’on attend et utilise des gammes bizarres (intentionnellement ou par hasard, je ne sais pas mais en tout cas ça le fait !)

3) MARK SHELTON

La passion que dégage ce mec se ressent dans son jeu, c’est simple et efficace. En quelques accords, en deux riffs il te fait un morceau complet. Sans parler des solos inspirés seventies…

4) RITCHIE BLACKMORE

Les riffs qui restent dans la tête, notament, cette particularité qu’il a de ne pas jouer la tonique de ses accords (Smoke on the water, Man on the silver moutain), laissant la place à la basse…

Ses solos : ils sont très fluides, ça coule tout seul, tu te dis que ça ne doit pas être trop dur à jouer. Là, tu essaie et tu te rends compte de son niveau technique !

5) JEFF WATTERS

ALICE IN HELL, bordel!!!

Tu joues sur une Flying V mais je crois quelle est un peu spéciale vu le Floyd rose !?! C’est une Gibson ?

Non, c’est Florian qui l’a créée ! Il est luthier.Il s’est effectivement inspiré de la flying V de GIBSON.On a rajouté un Floyd rose pour les solos. On a d’ailleurs plus tard traversé et creusé entièrement le corps de la guitare pour avoir un débattement suffisant lorsqu’on tire le Floyd à fond. On a ensuite rajouté une plaque au dos de la guitare pour à la fois masquer le trou créé et gagner quelques millimètres de profondeur !

Je joue avec des micros DI MARZIO, le corps est en érable avec une fine couche d’acajou au milieu d’un manche traversant. Cette guitare est plus maniable que la GIBSON car plus équilibrée, je suis vraiment super à l’aise avec sur scène !

Ce modèle de guitare est un peu le summum de la classe en ce qui concerne le hard rock et le heavy metal des années 80s (UFO, MERCYFUL FATE, METALLICA, DIAMOND HEAD et j’en passe). Rock on !!!

…et dire que les bluesmen des années cinquante, jouaient sur des flying V car personne n’en voulait (trop futuristes !) et que du coup les magasins les bradaient !

C’est rare les guitaristes qui ne possède qu’une guitare, surtout quand ils jouent dans un groupe. Alors qu’est ce qu’il y a d’autre chez toi ?

A part la flying, j’ai une IBANEZ RG 270 c’est ma première guitare électrique. Elle possède aussi un Floyd mais Florian a bloqué le chevalet, comme ça je peux l’utiliser avec des accordages différents.J’ai aussi une guitare folk IBANEZ et une guitare classique ESTEVE.

Mais le meilleur de tout ça reste mon ukulélé Bob L’Eponge flying V !!!

Quel ampli tu utilises ? T’es plutôt dans le trip « je me branche sur la tête et basta » ou alors t’aimes bien tester des effets, des pédales diverses ?

J’ai une tête d’ampli MARSHALL JVM 410.C’est une tête 100 watts tout lampe.

Elle possède un canal clean, un canal crunch, et deux canaux de disto. Chaque canal est encore subdivisé en trois sous-canaux de gain différents, je peux régler la reverb par canal. Un pédalier MIDI me permet d’appeler mes mémoires rapidement.Comme pédales, j’utilise uniquement une Wah-Wah DUNLOP, et un super delay à deux mémoires KORG. J’ai aussi un accordeur et un réducteur de bruit BOSS. (Pour diminuer le ronflement et les parasites de la tête, pas pour jouer moins fort !)

Voilà Joël, je crois que j’ai fait le tour ! Merci à toi et longue vie à Resistance !

Je te propose un p’tit jeu pour finir :

1. Ton album de chevet

 9  de MERCYFUL FATE et 9  de GEORGES BRASSENS

2. L’album sur lequel tu aurais aimé jouer

Les deux Keeper of the seven keys d’HELLOWEEN

3. Ta guitare favorite

      La mienne !!!

4. La guitare de tes rêves

      Une flying V acoustique ou une flying W !

5. Le musicien que tu respectes le plus.

 RORY GALLAGHER

MERCI A TOI

BANG YOUR FUCKING ZINE

 JOEL.

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RESISTANCE c'est ça !!!!

Acting like a Maniac!!!!

Il y a de ça 2 ou 3 mois, j'ai vu que Bazillion Points, cet éditeur américain spécialisé dans la publication d'ouvrages sur note musique fétiche qui a sortit les compil' de Slayer Mag, ou encore le livre sur HELLHAMMER s’apprêtait à sortir un nouveau bouquin appelé MURDER IN THE FRONT ROW (d'après les paroles de Bonded By Blood d'EXODUS, mécréant).Je me suis donc jeté dessus comme un mort de faim. OK... Vous voulez savoir de quoi ça parle ? Et bien le titre en dit long sur le contenu en fait car ce livre de 272 pages essentiellement composé de photos permet de se plonger dans les racines du Thrash Metal, cette douce musique née dans la Bay Area de San Francisco.
1981. Harald Oimoen et Brian Lew sont 2 jeunes de SF, insouciants, complétement cramés de NWOBHM comme tous les maniacs de l'époque et accessoirement photographes amateurs.
On a donc là tous les éléments qui font de ce livre une pépite : 2 fans et très bons photographes dans la Bay Area au débuts des années 80. Chez moi on appelle ça être au bon endroit au bon moment.

Autant le dire tout de suite, j'ai dévoré ce livre en fan avide de témoignages d'époque, en fan de photos et en fan des 3 groupes les plus représentés dans ce livre : METALLICA, SLAYER et EXODUS. (80% des tofs en gros)
Les 2 auteurs nous font revivre la naissance du style à travers une tonne de shoots plutôt crus, pris sur le vif, en live ou non. Ici pas de pose ou de studio. C'est totalement punk dans l'esprit. Un instantané de l’énergie folle délivrée par ces groupes! Et enfin de compte, cela colle carrément à l'état d'esprit de la scène de l'époque : pas de barrière entre les groupes et les fans, tout le monde se connaissait, partageait bières et gonzesses haha. De la franche camaraderie. Incroyable quand on voit ce que sont devenus tous ces groupes pionniers.
Le livre met également en exergue l'importance du public et des salles de l'époque (toutes les photos sont prises dans les 3 ou 4 même clubs). Les maniacs avaient vraiment leur rôle car sans eux, personne n'aurait pensé à ramener le stage-diving, le circle pit ou le pogo hérité du punk/hardcore californien et sans ça, le Thrash aurait été bien plus lisse.

 Le tout est bien entendu blindé d'anecdotes et de notes des 2 auteurs mais aussi de Ron Quintana (Metal Maniac fanzine, l'un des gros artisans de la naissance de cette musique), Gary Holt (EXODUS), Alex Skolnick (TESTAMENT), Rob Flynn (VIO-LENCE, MACHINE HEAD). Chacun aborde un sujet différent et évite ainsi la redondance. Quand à Rob Flynn, sont regard est intéressant car la 1ere vague était déjà passée.

En conclusion, un trouduc comme moi, né en 86, donc plus jeune que le style sus mentionné, a tout intérêt à se procurer cet ouvrage car l'immersion est totale et permet de vivre ces années comme si on y était !
Chapeau bas messieurs Lew et Oimoen (bassiste actuel de DRI hehe)

Informations et achat possible sur : www.bazillionpoints.com
(Néanmoins, regardez sur Amazon, je l'ai choppé bien moins cher, 25 euros...)